Jeanne et les siens

Jeanne et les siens, de Michel WINOCK, Seuil, 2003

 

J’ai dit ici (voir Winock) combien était contestable la présentation de Malraux par Michel Winock dans son livre Le siècle des intellectuels. Ce travail douteux n’avait pas empêché la chaîne de télévision Paris Première de le missionner en septembre 2001 pour interroger pendant près d’une heure Olivier Todd sur sa biographie, dans le cadre de l’émission Canal du savoir. Les questions posées permettaient d’ailleurs de voir que M. Winock avait une connaissance très biaisée du grand homme.

En cet automne 2003, il sort un roman que je n’ai pas lu, et ne lirai probablement jamais, mais dont le lancement dans les médias permet d’apprécier à sa juste valeur la position de son auteur dans le paysage intellectuel. Ainsi, dans Le Journal du Dimanche du 31 août est publiée une sélection, effectuée avec France Culture, de 12 titres sur les 455 romans français et 236 étrangers parus en cette rentrée littéraire, selon les chiffres de Livres Hebdo. Parmi ces 12 romans figure celui de Michel Winock, auquel le JDD consacre la plus large part - trois-quarts de page - et dont l’auteur est présenté comme « … de l’avis de tous, un professeur grandiose. Goût des détails, force de la réflexion, sens de la narration […] Il possède une clarté d’écriture et de pensée devenue rare chez ses confrères […] Il construit une œuvre marquante… des ouvrages majeurs (Le siècle des intellectuels, Seuil,1997)… » Un début d’explication à cette flagornerie de la rédactrice du JDD ne serait-il pas dans la phrase suivante : « Il devient en 1969... Directeur littéraire aux éditions du Seuil. Il est aussi membre des comités de rédaction des revues L’Histoire et Vingtième siècle » ?

On lit aussi « Ses ennemis lui prédisent un fauteuil à l’Académie française ». Le moins qu’on puisse dire est que ses amis font tout ce qu’il faut pour qu’il en soit ainsi.

 

© Jacques Haussy, octobre 2003