Françoise Giroud

Françoise Giroud, une grande journaliste (suite)

 

 

L’intérêt rencontré par la fiche sur Françoise Giroud (voir Site, Giroud et Todd) m’incite à revenir sur notre « journaliste absolue » pour une précision et quelques commentaires.

 

Une précision relative à la libération de Strasbourg, que Giroud et Todd pensent avoir été l’œuvre du héros national français André Malraux, entre autres exploits mythiques. S’il faut mettre un nom sur la première unité française ayant libéré Strasbourg, on dira le groupement tactique de Rouvillois, le 23 novembre 1944. Cette unité parachevait des opérations ayant commencé le 15 avec la traversée de la Vorvogesenstellung (position avancée allemande) à Halloville par Morel-Deville, puis le 17 à Badonviller par De La Horie. Toute cette campagne sous l’autorité du Général Leclerc est un modèle qui est étudié dans les écoles de guerre. Que l’on puisse prétendre, comme Giroud et Todd, que Malraux ait pu y participer, de près ou même de très loin, est une plaisanterie.

 

De même c'est une blague que l’on (Ignacio Ramonet) puisse écrire qu’il a été un résistant héroïque.

 

Mais on cesse de rire lorsque Jacques Duquesne, dans un numéro délirant de L’Express en hommage à Françoise Giroud (n° 2690 du 23 janvier 2003) écrit : « Son métier c’était le nôtre. Celui des gens qui cherchent la vérité et la disent bien, qui surveillent les pouvoirs, et ne mâchent pas leurs mots pour montrer les écueils, dénoncer les tromperies et les lâchetés. »

 

Ces journalistes si contents d’eux et pourtant si manipulateurs et falsificateurs de la vérité comme on les a vus et continue de les voir à l’œuvre avec Malraux, sont des gens dangereux.

 


© Jacques Haussy, avril 2003



Françoise Giroud a été secrétaire d’État à la Condition féminine pendant un peu plus de 2 ans (1974-1976) dans le gouvernement Giscard d'Estaing-Chirac I (puis secrétaire d’État à la Culture pendant 7 mois dans le gouvernement Barre I). Dans le film Delphine et Carole, insoumuses (2017) diffusé sur Arte ces temps-ci figure (à 48:00), dans un extrait du film Maso et Miso vont en bateau (1975) une raillerie désopilante par Delphine Seyrig et d'autres féministes d'une émission Apostrophes dans laquelle sévit notre ministre.


 

© Jacques Haussy, mars 2020