LA RéVOLUTION ET LA GUERRE D

LA RéVOLUTION ET LA GUERRE D’ESPAGNE, de Pierre BROUé et émile Témime, éditions de Minuit, 1961

 

 

Pierre Broué et émile Témime ont eu le grand mérite d’étudier la guerre dans la guerre d’Espagne, celle que se sont livrés dans le camp républicain, les communistes d’un côté, les révolutionnaires, anarchistes et marxistes du POUM, de l’autre. Le livre est remarquable, mais l’on sursaute lorsqu’à la page 222 il est question de « l’héroïque escadrille d’André Malraux ». A la page 348 l’assertion est justifiée dans les lignes reproduites ci-dessous. Où l’on voit que même les bons historiens ont des ignorances et des parti-pris…

 

 

…Mais le premier exemple d'une organisation sérieuse est celui de l'aviation internationale mise sur pied par André Malraux. L'escadrille España rendra d'énormes services, au moins dans les premiers mois de la guerre, à une époque où l'aviation de bombardement gouvernementale est totalement inexistante. Malgré le petit nombre d'appareils dont ils disposent — une vingtaine —, les Internationaux sont les seuls à agir avec quelque efficacité, en particulier dans le bombardement de la colonne nationaliste de Medellin, comme le soulignera son chef, seule opération de grand style effectuée par les républicains dans la première partie de la guerre. De même, leur aviation de chasse — une quarantaine d'appareils — a relevé efficacement l'aviation républicaine qui ne dispose que de vieux Bréguet. Pourtant ces escadrilles de fortune ne pourront lutter contre les avions allemands ou italiens, plus modernes et surtout plus rapides. C'est à Malaga que l'escadrille España effectuera sa dernière mission en essayant de protéger la retraite contre les mitrailleuses des chasseurs ennemis (13).

 

(13)  André Malraux a remarquablement décrit dans L'Espoir les difficultés de sa tâche. Elles tiennent, d'abord, à la mauvaise qualité des appareils, « Surplus » trop souvent endommagés, mais aussi aux hommes, parmi lesquels s'opposent « volontaires », en grande majorité, et «mercenaires».

 

 

Jacques Haussy, décembre 2005