Critiques
MA VÉRITABLE HISTOIRE D'HARA-KIRI HEBDO, Delfeil de Ton, Les Cahiers dessinés, 2016
D
Dans ses activités à Hara-Kiri, Charlie, Hara-Kiri Hebdo et Charlie Hebdo il a été confronté à maintes reprises à la censure. Hara-Kiri a ainsi été interdit en 1961 et, pendant 6 mois, en 1966. Hara-Kiri Hebdo a fait l'objet d'une interdiction après le numéro du 16 novembre 1970, dont la couverture, devenue célèbre, était : « Bal tragique à Colombey – 1 mort ». C'est dire que son opinion sur les gouvernants de l'époque est peu favorable.
Ici il décrit, en 83 épisodes parus en feuilleton dans Siné Hebdo de septembre 2008 à avril 2010, la création en février 1969 d'Hara-Kiri Hebdo et son évolution. Il est reparu, après son interdiction, sous le nom Charlie Hebdo.
L'extrait qui suit se réfère à l'article paru à l'origine dans Hara-Kiri Hebdo en septembre 1969. Il provient des 74 et 75èmes épisodes du feuilleton.
«Sous les pavés, la plage»
… lorsque les Parisiens furent rentrés de vacances en septembre [1969], ils découvrirent que le boulevard Saint-Michel les avait perdus, ses beaux pavés, remplacés par du goudron. Et les rues avoisinantes, le camouflage s’étant étendu à tout le Quartier latin. Une vraie marée noire sur la plage jusqu’alors si bien protégée.
« La place de l’Odéon, par exemple, formidable. Sans ses pavés, elle a perdu les deux tiers de son charme. » Ainsi poursuivais-je. «Merci, Monsieur Malraux, pour le tiers qui nous reste.» Malraux ? Malraux André ? On s’attendrait plutôt à Raymond Marcellin.
… Delfeil, en 1969, à propos du goudronnage postbarricades du Quartier latin, en remerciait ironiquement Malraux, ministre de la Culture, des Belles-Choses et des Beaux-Endroits, solidaire du ministre de l’Intérieur, ce goudronnage relevant alors d’une décision, non pas municipale, mais ministérielle.
8 janvier 2017