Messac

Trois romans d'ANDRÉ MALRAUX, par RÉGIS MESSAC, en 1931 et 1938



Il est imprévu et réjouissant d'avoir la révélation soudaine d'un homme de la stature d'un Régis Messac (1893-1945). Éric Dussert, grand réhabilitateur d'écrivains oubliés, et préfacier de son livre Quinzinzinzili (1935 - éditions de La fenêtre ouverte, Issy-les-Moulineaux, réédité en 2009 par les Éditions de l'Arbre vengeur, Talence), mentionne pourtant parmi ses admirateurs Michel Lebrun, Pierre Versins, Didier Daeninckx, Francis Lacassin...

Son activité est multiple et originale. Il a notamment publié dans le domaine de la science-fiction. Il s'est aussi livré à la critique littéraire dans la revue Les Primaires, "revue mensuelle de culture populaire, de littérature et d'art" (Directeurs : René Bonissel et Roger Denux. Rédacteur en chef : Régis Messac). Il a ainsi lu les romans d'André Malraux et en a fait une analyse aiguë et pertinente.

Dans Les Conquérants et La Voie royale il a vu

l'image d'un bon petit garçon bien élevé, un peu effrayé devant la vie et devant son époque, pas très fixé au fond sur un tas de choses, et se demandant vaguement à quoi ça rime tout ça, après tout : la vie, la mort, la jungle, les jaunes, les blancs, la vérole et le prix Goncourt ?

Dans L'Espoir il n'a pu trouver qu'

un enthousiasme factice de partisan servi par une facilité de bon élève et une mentalité de boy-scout.

Et il s'est montré d'une clairvoyance remarquable en écrivant

...prêt à tout. À tous les renoncements et à tous les reniements des ignobles bonshommes qui, les pieds au chaud et le ventre à table, encourageaient les autres à verser leur sang pendant la Grande Guerre. M. Malraux a montré qu'il serait éminemment qualifié pour remplir cette noble tâche, lors de la prochaine dernière.

De fait, cette "prochaine dernière" survenue, Malraux a attendu dans des villas de la Côte d'Azur ou un château corrézien d'être certain du sens des évènements pour faire comme si. Simulacre qui lui a prodigieusement réussi puisqu'il lui a valu des médailles et des honneurs immérités.

Ces critiques ont été republiées dans la revue trimestrielle Qinzinzili n° 27 d'automne 2014. Vous en trouverez ici un extrait, dans lequel elles ont été réduites environ de moitié.

Ce bulletin Quinzinzinzili peut être obtenu auprès de la Société des amis de Régis Messac, 71 rue de Tolbiac, 75013 Paris, laquelle peut être jointe à l'adresse amis@regis-messac.fr.

septembre 2015


Parmi les "Comptes-rendus du numéro 65" (janvier-février-mars 2016) d'Histoires littéraires :

Quinzinzin-zili, l’univers messacquien, n°28, hiver 2015, trimestriel, 7 € (Société des Amis de Régis Messac, 71 rue de Tolbiac, Paris 13′). Le sous-titre de ce sympathique magazine voué à l’œuvre de Régis Messac lui permet de varier les sujets, et c’est ainsi que le présent numéro s’attarde sur Michel Jeury ou André J. Roche, linguiste original et correspondant au long cours de Messac, qui avait été son collègue à l’université McGill. On donne, en miroir, quelques lettres de Messac à Roche, un article sur la genèse du roman qui donne son titre à la revue (une dystopie post-apocalyptique de 1935), et un article de Messac sur Melville. Soigneusement rédigée, annotée, référencée, mais jamais trop sérieuse, cette revue d’« amis » dirigée par Olivier Messac est un modèle du genre. Elle dialogue en outre avec un petit monde de blogs littéraires passionnés d’auteurs méconnus (comme jhrosny.overblog.com), d’une belle richesse, et qui gagne à être arpenté même sans coupe- papier.

juillet 2016