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PATRICK BESSON ET ANDRÉ MALRAUX dans le magazine Le Point, et ailleurs.



Depuis 2002 Patrick Besson fait le régal des lecteurs du magazine Le Point avec une chronique hebdomadaire désinvolte, intelligente et pleine d'humour, quoique parfois sans aucun intérêt, et même de temps en temps lourdingue (cf. 01/12/2011 Eva Joly, présidente de la République), mais presque toujours de lecture agréable. Ces chroniques jusque fin 2011 ont été réunies chez l'éditeur Fayard (janvier 2012). En voici quelques extraits, avec la page dans le recueil ou la date de parution, ainsi que le titre :


p. 39 Carla Bruni, maîtresse chanteuse

... chanson "Tout le monde" (3'17). Variation sur la phrase que l'aumonier du Vercors dit à Malraux au début des Antimémoires, heureusement que c'était au début, sinon beaucoup moins de gens l'aurait lue : "Il n'y a pas de grandes personnes." "Tout le monde a l'enfance qui ronronne/Au fond d'une poche." C'est joli, non ? Dommage que la musique soit moins bien.


p. 344 Garden parti

Ma meilleure blague ? "Je n'ai pas lu Les Chênes qu'on abat, je trouve le titre trop misogyne." Personne n'a ri, sauf une Américaine qui s'appelait Dara.


p. 662 Un soir lire Aragon

Aragon à chaque pas exprime toute la condition humaine. C'était un Malraux qui savait lire, rire, souffrir.


20/12/2012 Aragon avait tout, sauf l'humour

Aragon : le goût, la grâce, le tact, la mémoire, la musique, l'imagination, l'attention, le courage, l'érudition, la noblesse, l'élégance, la profondeur, l'équilibre, la curiosité, la fantaisie, l'invention, l'ampleur, la force.

La seule chose qu'il n'avait pas, c'était le sens de l'humour, mais Simenon, Kessel, Malraux, Vailland, Beauvoir, Sartre et Camus étaient pareils. Ils n'y pensaient pas. Ou bien c'était mal vu chez Gallimard au milieu du siècle dernier. C'est peut-être pour ça qu'ils ont refusé Vian. Et que Nimier s'est arrêté d'écrire.


On apprend par ailleurs que parmi ses préférences (p. 922 Mes préférences à moi) figure "Giesbert Franz-Olivier". Personne n'est parfait.


En 2002, Patrick Besson a publié Didier dénonce (Fayard), un roman policier dédié "A Didier Daeninckx" racontant l'histoire de Didier, délateur et, entre autres bassesses, admirateur du célèbre sénateur anticommuniste du Wisconsin Joseph McCarthy :

A mon sens, Joseph a compris une chose très profonde, qu'avant lui Malraux avait déjà sentie - qu'est-ce qu'il foutait aux obsèques de Drieu, Malraux, à propos, mais ceci est une parenthèse pour vous et moi, monsieur Charlus -, il a compris, McCarthy, que les hommes étaient des enfants, et que si on leur criait dessus devant tout le monde, qu'on les humiliait, même si c'était une humiliation injustifiée, on obtenait tout d'eux...

André Malraux n'a pas assisté, le 20 mars 1945, aux obsèques de celui dont L'Humanité annoncera la mort par le titre "Le suicide du traître". Pourtant Pierre Drieu la Rochelle l'avait désigné son exécuteur testamentaire (à côté de son frère Jean), et il avait été choisi en mars 1943 pour parrainer Vincent, le second fils d'André et Josette Clotis.


Jacques Haussy, mai 2016