Galanis
et l’assiette au beurre
Une exposition sur le thème
« Galanis-Malraux » se tient jusqu’au 5 mars 2006 au charmant musée de
Montmartre du 12 rue Cortot, 75018 Paris, où Démétrios Galanis vécut de 1910
à 1960, et où Malraux fit sa connaissance en 1919 (voir page de présentation
de l'exposition à l’adresse
http://www.arts-programme.com/exposition.php?unid=1684
- Le site internet du musée de Montmartre n’est pas tenu à jour - Une
conférence sera donnée le 28 février à 18 heures 30 au Centre Universitaire
Malesherbes par le professeur Mavrommatis sur le thème "La gravure et la
peinture de Démétrius Galanis").
C’est l’occasion
de dire quelques mots sur cet artiste.
Galanis est né à Kymi,
en Eubée, en mai 1879 (et non 1862 comme indiqué sur le site ci-dessus). En 1900, il vient à Paris où il suit
des cours aux Beaux-Arts et donne des dessins à des journaux, notamment à L’Assiette
au Beurre. Il y dessine de 1903 à 1911 pour 11 numéros complets et une
collaboration à 37 numéros (sur 593 + 7 H.S. parus de 1901 à 1912). C’est la
huitième plus forte contribution des quelque 200 dessinateurs ayant participé
à la revue. C’est loin cependant d’être la meilleure. L’Assiette au
Beurre est célèbre pour ses dessins subversifs et 
anarchisants.
Or, Galanis, s’il a participé à quelques numéros politiques (couverture du
n° 201 : « Le Tsar rouge », peut-être son meilleur apport, 222 :
« A bas l’Alliance Russe ! », H. S. entre 447 et 448 : « L’Assassinat
de Ferrer », 451 : « Boucherie 'Aux
Armes de Castille' »), a surtout pratiqué le
dessin de mœurs dans le registre « humour 1900 ». De plus, son style, quoique
élégant, est mièvre et manque de mordant. Dire, comme dans la présentation
de l’exposition mentionnée ci-dessus, qu’il « compta parmi les
plus importants graveurs de sa génération » est abusif, comme on le voit
aussi d'ailleurs avec les pièces exposées. Les grands
dessinateurs de L’Assiette au Beurre s’appellent Delannoy, Grandjouan,
Hermann-Paul, Jossot, Naudin…, sans omettre Kupka et Vallotton, et le nom de
Galanis serait aujourd'hui oublié si Malraux ne l'avait distingué, montrant
ainsi son absence de goût.
Ci-contre une reproduction (cliquable
pour agrandissement) d’une couverture (n° 220 du 17 juin 1905 qu’il a
réalisé entièrement), bien représentative de son travail.
Démétrius Galanis a été naturalisé
français après sa participation à la guerre 14-18 dans la Légion étrangère.
Il a été chef d'atelier aux Beaux-Arts après la Seconde Guerre mondiale et
fut nommé membre de l'Institut. Il est mort à Athènes le 20 mars 1966.
Bibliographie : Elisabeth &
Michel Dixmier, L’Assiette au Beurre, François Maspéro, 1974
Voir aussi le site internet http://www.assietteaubeurre.org
©
Jacques Haussy, janvier 2006
anarchisants.
Or, Galanis, s’il a participé à quelques numéros politiques (couverture du
n° 201 : « Le Tsar rouge », peut-être son meilleur apport, 222 :
« A bas l’Alliance Russe ! », H. S. entre 447 et 448 : « L’Assassinat
de Ferrer », 451 : « Boucherie 'Aux
Armes de Castille' »), a surtout pratiqué le
dessin de mœurs dans le registre « humour 1900 ». De plus, son style, quoique
élégant, est mièvre et manque de mordant. Dire, comme dans la présentation
de l’exposition mentionnée ci-dessus, qu’il « compta parmi les
plus importants graveurs de sa génération » est abusif, comme on le voit
aussi d'ailleurs avec les pièces exposées. Les grands
dessinateurs de L’Assiette au Beurre s’appellent Delannoy, Grandjouan,
Hermann-Paul, Jossot, Naudin…, sans omettre Kupka et Vallotton, et le nom de
Galanis serait aujourd'hui oublié si Malraux ne l'avait distingué, montrant
ainsi son absence de goût.